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Pourquoi utilise-t-on toujours des produits phytosanitaires ?

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Cette page a pour but de répondre aux questions les plus fréquentes relatives aux traitements phytosanitaires en agriculture. Bien évidement cela ne remplace pas un échange avec votre voisin agriculteur : pour bien vivre ensemble à la campagne, privilégions le dialogue entre agriculteurs et riverains !
 

L'objectif pour l'agriculture est de produire des aliments de bonne qualité nutritionnelle et sanitaire à 'attention des consommateur, et des produits à usage industriel répondant aux normes de qualité imposées. Et ceci, en quantité suffisante et à des prix abordables pour les consommateurs.

L’enjeu pour l’agriculteur est ainsi de parvenir à un bon équilibre entre les exigences de santé des consommateurs, non discutables, et les bénéfices apportés par un usage raisonné des produits phytosanitaires pour la protection des cultures. 

Rappelons en outre en préambule que les produits phytosanitaires de synthèse sont des solutions qui servent à protéger les cultures (céréales, fruits, légumes ou vignes) des menaces qui nuisent à leur croissance et à leur qualité.

Des alternatives aux produits phytosanitaires existent : les produits de biocontrôle ou les outils de précision de l’agriculture digitale constituent de nouveaux outils de prévention, de détection et de contrôle des maladies ou insectes qui peuvent affecter les cultures. Ils sont aussi des alliés pour assurer les récoltes. Enfin, il est souvent pertinent d’avoir recours à une combinaison de plusieurs solutions, type traitement + binage mécanique ou semences résistantes aux maladies fongiques. 

Pourquoi les agriculteurs traitent-ils ?

Face aux maladies, « mauvaises herbes » ou attaques d’insectes qui peuvent entraîner jusqu’à la destruction totale d’un champ, les agriculteurs ont besoin de protéger leurs cultures. Pour un coût identique, il n’existe pas toujours à ce jour, d’alternatives non chimiques aussi efficaces. Les produits phytosanitaires permettent également d’éviter la présence dans nos aliments de plantes toxiques comme le datura. En plus des précautions à prendre pour la santé et l’environnement, les traitements ont un coût et prennent du temps. Pour les limiter, les agriculteurs observent la plante et le sol, s’informent sur les évolutions climatiques et s’entourent de conseil  afin d’apporter la juste dose au bon moment et au bon endroit.

Pourquoi les agriculteurs traitent-ils tard le soir ?

Pour protéger efficacement ses cultures tout en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement, l’agriculteur prend en compte différents paramètres climatiques tels que le vent, l’humidité et la température.
L’objectif n’est pas de se cacher en traitant tôt le matin ou tard le soir. Le taux d’humidité de l’air augmentant, traiter le soir favorise l’efficacité du traitement et permet donc de réduire les doses de produits phytosanitaires utilisées. Autre avantage, cette pratique limite l’impact direct du produit sur les abeilles et autres pollinisateurs qui sont absents des champs après le coucher du soleil.

Que font les agriculteurs pour éviter les produits phytosanitaires ?

Comme pour les antibiotiques, les produits phytosanitaires c’est pas automatique. De nouvelles technologies de suivi agronomique les aident aujourd’hui dans cet objectif. L’utilisation de solutions alternatives non chimiques progresse également.
Outils de désherbage mécanique, robots, pulvérisation haute précision, variétés résistantes aux agresseurs, associations de cultures sur plusieurs années pour diminuer les attaques... : la recherche avance, les agriculteurs s’y investissent mais cela nécessite du temps.

Quels sont les produits épandus avec un pulvérisateur ?

Selon les besoins, les agriculteurs utilisent le pulvérisateur pour épandre des produits phytosanitaires ou des produits nutritifs :

  • des produits chimiques de synthèse homologués,
  • des produits issus de substances naturelles dits de "biocontrôle",
  • des produits nutritifs : engrais liquide ou encore des oligo-éléments.
     

Comment les produits phytosanitaires sont-ils testés ?

  • Pour nous protéger, le recours aux produits phytosanitaires est très encadré en France.
  • Les produits phytosanitaires utilisés sont tous homologués par un organisme indépendant : l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), après avoir été soumis à des tests qui durent en moyenne 10 ans. L’homologation prend en compte systématiquement les risques sanitaires pour les personnes qu’elles soient directement utilisatrices ou non (personnes présentes, voisinage, consommateurs...).
     

Quelles sont les distances à respecter vis-à-vis du voisinage ?

Périodes, zones ou distances de traitement : c’est la législation qui autorise ou non les agriculteurs à épandre après avis de l’ANSES. Selon le produit et son mode d’application, la réglementation impose différentes distances le long des zones habitées.

Excepté pour les produits les plus à risque, qui sont de plus en plus rares, certaines distances sont réduites par la charte d'engagement des utilisateurs agricoles de produits phytosanitaires, si l’agriculteur utilise des buses de pulvérisation "dernière génération", la distance de non traitement est réduite à

  • 0 m pour les produits phytos homologués en bio (sous réserve des indications de l’AMM)
  • 3 m pour la plupart des produits en grandes cultures
  • 10 m en viticulture ou arboriculture
  • 20 m incompressibles pour les produits les plus à risque

Pourquoi ne pas tout faire en bio ?

En bio, on utilise des techniques alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse, y compris avec un pulvérisateur. Les rendements sont souvent plus faibles et variables. Le passage en bio n’est pas toujours facile avec, pour certaines productions, des impasses techniques. C’est une prise de risque dans un marché concurrentiel mais, si la demande des consommateurs se poursuit, le nombre d’agriculteurs bio augmentera encore. La surface en bio augmente chaque année en Alsace et représente près de 30% du vignoble alsacien. Depuis 2021 cependant les marchés des produits bio sont fortement perturbés, avec une baisse de la consommation de 6% par rapport à l’année précédente. Le citoyen est aussi consommateur : c’est bien lui, par son comportement d’achat,  qui décide de la surface qui sera cultivée en bio

Agriculture bio et conventionnelle sont complémentaires pour répondre à la diversité des attentes des consommateurs. Les agriculteurs échangent régulièrement sur les pratiques, c’est donc toute la profession qui progresse ensemble.
 

Le saviez-vous ?

Les particuliers utilisent aussi parfois des pesticides : anti-mouches, raticides, produits pour traiter les combles, façades et toitures, anti-puces, anti-poux, produits de beauté, désinfectants ménagers et autres produits contre les champignons, bactéries...

Produit phytosanitaire, pesticide, herbicide, insecticide, anti-limaces...Plusieurs termes sont utilisés pour décrire les produits servant à protéger les plantes dans leur bon développement. Les herbicides servent à lutter contre les "mauvaises" herbes, les fongicides contre certains champignons et les insecticides contre certains insectes ravageurs, comme la mouche du semis qui peut, par exemple, détruire la totalité d’un champ.

100 % des agriculteurs qui appliquent des produits phytosanitaires ont été formés à leur usage et aux nouvelles techniques permettant de les limiter. Cette formation obligatoire appelée "Certiphyto" est renouvelée tous les 5 ans.

74 des molécules disponibles au début des années 90 ne sont plus sur le marché. La part des produits les plus à risque a diminué, celle des produits issus de substances naturelles et des produits utilisés en bio a augmenté.

60 000 km² de terres agricoles en moins en France depuis 1961 soit l’équivalent de la région Grand Est ! Cette urbanisation amène une proximité plus importante entre agriculteurs et riverains. Notre indépendance alimentaire est une force et passe par le maintien de l’agriculture dans nos territoires.
 
(Page élaborée avec la participation de la  chambre d’agriculture des hauts de France).
Octobre 2022