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Captages prioritaires

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Les captages d’eau dits « prioritaires » ont été classés prioritaires par le Grenelle de l’Environnement en 2009, ou la Conférence Environnementale en 2013. Ils font l’objet d’actions de protection ou de reconquête particulières avec l’aide de la Chambre d’agriculture d’Alsace.


 

Programmes d'actions sur les captages prioritaires

Il y a 29 captages prioritaires en Alsace. L’origine de ce classement est généralement la mauvaise qualité de la ressource en eau, mais cela peut aussi être l’absence d’interconnexion donnant un caractère stratégique au captage.


Ces captages prioritaires font l’objet de programmes de mesures dont l’objectif est de reconquérir la qualité de la ressource en eau. Ces programmes s’appliquent sur de grandes zones que sont les « aires d’alimentation de captage » (AAC), qui peuvent s’étendre sur plusieurs milliers d’hectares (voir section protection des captages).


Sur quasiment tous ces captages prioritaires, la Chambre d’agriculture a réalisé un diagnostic territorial des pressions agricoles, permettant de caractériser les pratiques des agriculteurs au regard de la protection de l’eau, et permettant de mettre en place un plan d’action. 


Sur 28 captages prioritaires, les comités de pilotage, présidés par les collectivités locales, ont validé un plan d’action adapté au captage, qui est ensuite mis en œuvre par l’ensemble des partenaires (Collectivité locale, Chambre d’agriculture, Bio en Grand Est, partenaires de l’agrofourniture, etc.), avec pour certaines actions, des financements de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse ou des Conseils Départementaux.


Les mesures mises en place sont, par exemple, des actions de sensibilisation des exploitants agricoles ou des habitants des communes, des conseils techniques collectifsou individualisés des agriculteurs, des contrôles des pulvérisateurs, des MAE (Mesure Agro-Environnementales) pour localiser de l’herbe ou réduire les traitements, une convention de partenariat avec l’agrofourniture pour harmoniser les conseils, des études pour des nouvelles filières de cultures à bas niveau d’impact sur l’eau, etc. Ces plans d’action sont évalués à pas de temps régulier, et sont donc amenés à évoluer, en fonction des résultats obtenus sur la ressource en eau.


Les collectivités interviennent de plus en plus sur les captages prioritaires, et certaines portent des actions en partenariat avec la Chambre d’agriculture ou financent des subventions aux agriculteurs ayant des pratiques respectueuses de la qualité de l’eau, comme les PSE (Paiements pour Services Environnementaux).
 

Evolution de la qualité de l'eau des captages prioritaires

Selon les captages et les types de ressources en eau, les résultats sont variables. Des résultats très satisfaisants ont été obtenus sur certains captages, avec des inversions des tendances (arrêt des augmentations des nitrates et baisse avérée sur plusieurs années), comme pour le captage d’Hilsenheim, ou encore avec des baisses conséquentes des taux de nitrates (par exemple pour le captage de Knoeringue). Cependant, les résultats peuvent être plus lents, du fait du l’inertie plus marquée de l’aquifère, de la pertinence et de la durée des actions mises en place ou encore du volontarisme des acteurs locaux.


Suite à l’inventaire ERMES réalisé par l’APRONA en 2016 (voir section nappe phréatique), des concentrations en pesticides et en métabolites supérieures aux normes de qualité ont été mesurées dans 19 captages du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Une convention de partenariat a été signée par les différents acteurs agricoles et de la qualité de l’eau pour réduire à moins de 20% en 2022 le nombre de points du suivi sur l’ensemble de la nappe d’Alsace et des aquifères du Sundgau dépassant la limite de qualité, et de ne plus avoir aucun dépassement de la limite pour les herbicides autorisés. 


A l’échelle des captages prioritaires identifiés, les objectifs sont de reconquérir au moins 20% des captages dégradés et de diminuer de 40 à 50% l’utilisation des herbicides d’ici 2022. Pour cela, des actions renforcées pour améliorer les pratiques agricoles, voire modifier les systèmes actuels, sont mises en place au sein d’un contrat de solution territorial spécifique à chaque captage. Par ailleurs, le suivi d’indicateurs concernant les traitements phytosanitaires (QSA, NODU), les surfaces désherbées mécaniquement et les surfaces en agriculture biologique est réalisé tous les ans par les conseillers de la Chambre d’agriculture.


La dynamique lancée en 2018 montre une baisse de l’utilisation des herbicides – jusqu’à -50% dans la plupart des cas, et une augmentation des surfaces non traitées, en Agriculture Biologique ou pas. Un travail est également mené pour développer des filières dites à Bas Niveau d’Impact (BNI), mais les débouchés sont difficiles à construire et les cultures BNI ne couvrent encore que peu de surfaces (exception faite de l’herbe).