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Nappe phréatique

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La nappe d’Alsace est la plus grande nappe d’eau souterraine d’Europe. Si cette ressource en eau permet l’approvisionnement en eau potable et les activités économiques (industrielles, agricoles…), elle est aussi fragile et accumule les pollutions historiques, toutes origines confondues. Les opérations collectives volontaires Agri-Mieux ont été mises en place dès les années 90 pour encourager les pratiques agricoles plus respectueuses de la qualité de l’eau, notamment sur les aires de captage d’eau potable. 

 

Rapide historique des actions Ferti-mieux et Agri-mieux

En 1991, face à la dégradation de la qualité des eaux souterraines par les nitrates, l’opération Ferti-Mieux est créée. L’objectif était de développer des pratiques agricoles respectueuses de la qualité de l’eau tout en préservant la production et le revenu des agriculteurs engagés volontairement dans la démarche. 

Au début des années 2000, l’opération Ferti-mieux a été reprise par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse sous le nom d’Agri-mieux. Cette nouvelle opération englobe plus de problématiques, comme les traitements phytosanitaires, l’érosion ou la biodiversité. Elle consiste en un programme d’animation territorial piloté par les chambres d’agriculture. 

Les actions d'animation et de communication menées par la Chambre

Toutes ces opérations ont permis, au fil des années, la réalisation d’un travail technique et partenarial à l’échelle de toute l’Alsace, aussi bien pour la qualité des eaux souterraines que superficielles. 


En concertation avec l’agrofourniture, elles ont permis d’acquérir les références et d’élaborer des conseils de fertilisation pour les principales cultures en détaillant les besoins des plantes, les fournitures du sol et des matières organiques épandues. Cela a abouti au calcul précis des plans de fumure prévisionnels


Des conseils de fractionnement des apports d’engrais et de de couverture hivernale des sols ont aussi été établis. Ces conseils ont été validés par l’ensemble des partenaires des coopératives et négoces agricoles, ainsi que les instituts techniques, l’Agence de l’Eau Rhin Meuse et les services de l’Etat. 


Sur la thématique des phytosanitaires, qu’il s’agisse de pollutions diffuses ou ponctuelles, des actions ont été mises en place avec la même démarche de concertation : convention avec l’agrofourniture en 2016 pour mieux lutter ensemble contre ces pollutions, formations, conseils et documents techniques sur la réduction des phytosanitaires et le désherbage mécanique, aires de remplissage et de lavage des pulvérisateurs, collectes des EVPP et des PPNU (emballages vides des produits phytosanitaires et produits phytosanitaires non utilisés).


Aujourd’hui, une réflexion est également menée sur les systèmes de culture, avec les cultures dites à Bas Niveau d’Impact. Ces nouvelles filières (épeautre, lin, tournesol, soja, méteil, silphie, CIVE, cultures intermédiaires à vocation énergétique…) peuvent constituer une alternative aux cultures classiques, même si elles ne représentent pas une grande part du marché alsacien. 


Sur les cours d’eau prioritaires (l’Ill dans le Sundgau, la Souffel dans le Kochersberg et le Seltzbach dans le Nord du Bas-Rhin), des opérations Agri-Mieux Bassins versants traitent de la qualité physico-chimique des cours d’eau et des risques des coulées de boue. La Chambre d’agriculture anime ces opérations, en lien avec tous les acteurs des territoires, et conseille les exploitants agricoles (voir section cours d’eau et bassins versants). 

Les résultats après 30 ans d'actions pour la qualité de l'eau

En 2016, l’inventaire ERMES réalisé par l’APRONA a permis d’analyser près de 400 paramètres en lien avec la qualité de l’eau sur 825 points de la nappe alsacienne. Cette étude a montré une tendance à la baisse de la concentration en nitrates depuis les années 90 (de 29 mg/L en moyenne à 25 mg/L pour la nappe d’Alsace). Cela traduit le succès des efforts déployés depuis 30 ans pour l’amélioration des pratiques de fertilisation. 


L’étude a également montré que d’anciennes substances actives d’herbicides retirées du marché (atrazine et ses métabolites) sont encore retrouvées dans la nappe, et que la détection de molécules de produits phytosanitaires autorisés augmente. Dix substances actives à risque ont été identifiées, en particulier le S-métolachlore (présent dans le Camix, Calibra, Aliseo, Dual Gold…) qui a été détecté dans 21% des points de mesure et dépasse la limite de potabilité dans 4% des points de mesure. 


Face aux résultats de cette étude sur la qualité de l’eau alsacienne, une convention de partenariat entre les OS, la Chambre d’agriculture, la FRCUMA, l’OPABA-Bio Grand Est, les producteurs et distributeurs d’eau, l’Etat, la Région Grand Est et l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse a été établie. L’objectif est, en cohérence avec les objectifs ECOPHYTO, de diminuer l’utilisation des herbicides, pour limiter le nombre de points dégradés. Une déclinaison spécifique à 19 captages prioritaires a également été actée (voir section captages prioritaires).